Fondée en 2016, l’association QualiPro-CFI accompagne les évolutions qualitatives du métier de CFI – Consultant Formateur Indépendant.
Organisme de référence sur le métier de CFI, QualiPro-CFI permet aux professionnels d’être reconnus et identifiables.
QualiPro-CFI a créé en janvier 2021 un Think Tank, avec comme objectif de proposer un espace de réflexion prospectif sur la réalité du métier de CFI à l’horizon 2030-2040.
Il est composé de Catherine Blairon, Sylvain Humeau, Isabelle de Montety, Maud Poitevin et Jean-Louis Vincent.
Une enquête ciblée
Sylvain Humeau a mené une enquête par interviews auprès d’entreprises de 50 salariés et plus, toutes adhérentes au GARF.
Pour mémoire, le GARF est Réseau des Acheteurs et Responsables de Formation.
Nous développons ici les réponses à la question 3 de l’enquête :
« Quelles sont vos attentes vis-à-vis des prestataires concourant au développement des compétences OF / CFI ? »
Les entreprises ont répondu à 10 items :
- Une offre / catalogue important et diversifié (politique de réduction des fournisseurs)
- Capacité à transformer une offre présentielle en distancielle
- Écoute / Compréhension des besoins et propositions y répondant (notamment pour l’ingénierie de formations sur-mesure), qualité du contact commercial
- Optimisation budgétaire du plan de développement des compétences
- Qualité du suivi administratif (réactivité et professionnalisme)
- Satisfaction des apprenants (analyse des évaluations à chaud)
- Mesure de l’efficience de la formation (évaluation du transfert en situation professionnelle)
- Qualité du conseil et de l’orientation vers des solutions pertinentes / des financements ?
- Normes qualité : QUALIOPI, OPQF, ISO, …
- Politique RSE mie en œuvre par l’organisme / Note ECOVADIS ?
Le critère le moins bien noté est : « Une offre / catalogue important et diversifié (politique de réduction des fournisseurs) ».
Notre analyse : bien que l’offre catalogue ait pu constituer une force et permettre l’émergence des gros organismes de formation (CEGOS, Demos, etc…) il semble que le marché soit preneur d’offres spécifiques, sur mesure, personnalisées au contexte de l’entreprise.
Cette analyse est renforcée par le critère le mieux noté, à savoir l’« Écoute / Compréhension des besoins et propositions y répondant – notamment pour l’ingénierie de formation sur-mesure et qualité du contact commercial ».
Les clients attendent que les besoins soient compris et transformés avec souplesse et adaptabilité en modules de formation spécifiques par des formateurs professionnels créatifs et force de proposition. Les dirigeants ont besoin que les organismes de formation les aident à prendre du recul afin de les ouvrir sur des solutions auxquelles ils n’avaient pas pensé, en étant proactifs et innovants.
La mesure de l’efficience dans le Top 3
Le deuxième critère le mieux noté est la « Mesure de l’efficience de la formation (évaluation du transfert en situation professionnelle) ». Les clients attendent un retour sur investissement de l’efficacité de la prestation qui a été menée (on parle de « ROL », Return On Learning). Comme le dit un client : « C’est ce qui nous intéresse le plus finalement, c’est ce qui va changer sur le poste de travail ».
Très intéressant, ce critère !! … car combien de formateurs ou de consultants mesurent l’efficacité des accompagnements et des formations qu’ils dispensent ? Et les clients constatent cette lacune et la nomment.
Combien d’organismes de formation mettent en place un process global qui peut par exemple, comprendre un assessment sur les savoir-faire sur les lignes de production, intégrer les formateurs dans la suite pour vérifier que le Manager a bien joué son rôle ?
Suite à cette mesure, encore faut-il qu’elle soit réalisée (!!), certains clients parlent du suivi des effets avec des outils d’ancrage tels que hotline, classe virtuelle à 6 mois, points d’étapes pour assurer le transfert en situation professionnelle.
Ils attendent des synthèses, des préconisations et des REX de la part des organismes de formation.
Le critère qui arrive en troisième position est la « Satisfaction des apprenants (analyse des évaluations à chaud) ». Cet item est sans surprise car il correspond aux capacités pédagogiques du métier même de formateur.
Par contre le critère suivant la « Qualité du suivi administratif (réactivité et professionnalisme) » demande aux organismes de formation et aux CFI, Consultants formateurs indépendants, de mettre en place des équipes dédiées, des interlocuteurs identifiés pour chaque étape, y compris la facturation. Les clients ne veulent pas perdre leur temps avec des plateformes qui génèrent des charges administratives… Les démarches RP-CFI ou Qualiopi obligent les OF à être de plus en plus rigoureux administrativement.
Du fait de la pandémie, la « Capacité à transformer une offre présentielle en distancielle » devient importante. Plus largement, il s’agit d’une capacité à proposer des modalités d’apprentissage différentes servant les objectifs, que ce soit le blended-learning, les formations en e-learning, sur mobile ou tablette qui donnent envie d’apprendre… Les formateurs sont appelés à se former pour diversifier leurs modalités pédagogiques.
Les normes qualité intéressent peu les clients
Étonnamment, les « normes qualité : QUALIOPI, OPQF, ISO », … ne présentent pas grand intérêt pour les clients ; pas plus que la « Politique RSE de l’organisme / Note ECOVADIS ».
Toutefois, pour se préparer à 2025, certains vont commencer à s’intéresser à la politique RSE.
Deux autres critères arrivent en avant-dernière position, ce sont l’« Optimisation budgétaire du plan de développement des compétences » et la « Qualité du conseil et de l’orientation vers des solutions pertinentes / des financements ».
De cette étude, en 2021, trois points sont essentiels pour faire évoluer le métier des CFI :
– Nous voyons à quel point les organismes de formation vont avoir à accentuer leurs compétences pour mesurer les résultats et l’impact des formations sur l’évolution des postes de travail. On parle ici de la mesure de l’efficience.
– Ils sont amenés aussi à être exemplaires administrativement et à alléger la charge administrative des clients.
– Au niveau pédagogique, il ne s’agit pas seulement de transposer le présentiel en distanciel, il s’agit de diversifier les modalités pédagogiques pour accroitre les effets positifs sur la motivation et l’engagement cognitif.
Maud Poitevin,
pilote du Think Tank de QualiPro-CFI
D’autres études sont en cours et seront diffusées.
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