Bonjour Pascal, j’ai appris que tu venais d’être renouvelé comme qualifié au Répertoire, peux-tu nous dire le temps que ce renouvellement t’a demandé et ce que tu en as retiré ?
Je suis adhérent et qualifié QUALIPRO-CFI depuis plusieurs années. Lors de ma première qualification, cette démarche m’avait surtout aidé à mieux structurer mes formations, par exemple en mettant en place des processus de veille, d’animation ou d’évaluation renforcés. Tout ce travail m’a été très utile en 2021, quand j’ai candidaté à la certification QUALIOPI. Il m’a permis de gagner un temps précieux lors de la constitution de mon dossier. Avec QUALIPRO-CFI, tout était déjà en place pour obtenir QUALIOPI !
En 2024, j’ai choisi en conscience de ne pas renouveler QUALIOPI. En effet, ce qui peut faire la force de QUALIOPI fait aussi à mon sens sa faiblesse : l’auditeur doit être neutre et n’a pas le droit de conseiller ni d’orienter l’organisme audité. Pour un indépendant, le cadre trop administratif – avec un contrôle intermédiaire tous les 18 mois – devient vite contraignant.
J’ai donc préféré conserver uniquement QUALIPRO-CFI, plus adapté à mon mode de fonctionnement et à mon activité actuelle qui est en pleine évolution.Au sein de Qualipro-CFI, nous avons récemment revu toute la démarche de qualification pour en faire un outil d’amélioration permanente, plutôt que de contrôle strictement administratif. Cela se base sur deux points importants : d’abord le contrôle par les pairs et ensuite une procédure de renouvellement moins contraignante que QUALIOPI et surtout plus centrée sur un process d’amélioration en temps réel.
Le renouvellement de ma qualification QUALIPRO-CFI m’a demandé environ six de heures de travail, réparties sur deux semaines : collecte des preuves, mise à jour des procédures et renseignements sur les indicateurs.Ce temps investi m’a permis de consolider mais surtout de vérifier mes processus (veille, animation, évaluation) et leur efficacité sur la durée. La qualification est valable pour trois ans, sans contrôle intermédiaire mais avec la possibilité de suivre tout notre programme de webinaires pour continuer à se former et s’améliorer.
Pour moi, l’association est donc un lieu unique qui permet de renforcer son réseau et d’échanger avec d’autres consultants-formateurs indépendants pour partager bonnes pratiques et retours d’expérience.
Tu me disais que ton activité évoluait ? Tu peux nous en parler ?
Jusqu’à maintenant, je travaillais sur une double activité d’études de marché et de formation. La crise COVID a beaucoup fait évoluer le secteur et j’en ai profité pour relancer un vieux projet : développer un moteur de cartographie qui permet de créer des logiciels de création de cartes sur-mesure, par métier et/ou par zone géographique. Avec notre outil, on peut créer des cartes en disposant de plusieurs centaines de fonds de plans prêts à l’emploi, mais aussi ajouter des données en open data ou personnaliser l’apparence de chaque carte. On l’a déjà décliné en plusieurs versions métiers (conseil, tourisme, éducation, …) et sur plusieurs pays (France, Canada, Etats-Unis) ou villes (Paris pour le moment mais d’autres villes sont en développement). L’objectif est de proposer des prestations de conseil, de personnalisation et de formation autour de ces outils. C’est ce sur quoi nous travaillons actuellement.
Quel est ton rôle au sein de notre Association ?
J’étais adhérent depuis plusieurs années. En 2022, j’ai été sollicité par Philippe CUSSON, notre ancien président, pour rejoindre le conseil d’administration où j’ai retrouvé des personnes engagées et désireuses de faire avancer la cause des CFI. Outre la simplification de la procédure de qualification, nous avons aussi mis en place de nouveaux outils. Avec les membres de la commission Communication, nous avons fait un important travail de refonte du site internet avec un nouvel annuaire modernisé et nous avons déployé une nouvelle plateforme pour la gestion des adhésions. Le site internet a été conçu pour permettre la meilleure visibilité des adhérents et des qualifiés avec un référencement dans les moteurs de recherche particulièrement performant. Nous avons aussi plusieurs projets pour recruter de nouveaux adhérents. La prochaine assemblée générale qui aura lieu début juillet permettra de définir une feuille de route pour les mois qui viennent au travers d’ateliers de construction de l’avenir de notre association.
Pourquoi ton métier t’anime-t-il ? Que t’apporte-t-il ?
Je me sens autant consultant que formateur et c’est un point particulièrement important car, pour moi, ce sont deux métiers qui se complètent et s’enrichissent mutuellement. Un consultant en prise avec le terrain, c’est un formateur qui connaît les pratiques opérationnelles et sait adapter ses contenus aux besoins concrets des apprenants. La formation permet aussi au consultant de prendre du recul, d’affiner ses analyses et de structurer ses recommandations pour qu’elles soient plus efficaces. Les deux parties de mon métier sont donc très complémentaires. Et c’est aussi en cela que notre association de consultants-formateurs me semble pertinente.
Quel est ton « plus » dans ce métier ?
Je crois foncièrement que nos métiers doivent évoluer avec leur environnement. Mon « plus », c’est sans doute de concevoir et déployer des outils numériques sur-mesure qui automatisent les tâches chronophages (gestion des inscriptions, suivi des indicateurs, recueil des évaluations) pour libérer du temps pédagogique. Ces solutions offrent aussi à mes clients :
- Des parcours plus interactifs et personnalisés (quiz en ligne, modules adaptatifs, …),
- Des reportings en temps réel avec une plateforme que nous avons développée spécifiquement pour un meilleur suivi de nos formations,
- Une expérience de formations plus fluide avec des outils accessibles en dehors du temps d’animation.
Mais la technologie ne doit pas faire oublier le côté humain de nos métiers. Le CFI, c’est avant tout un métier de contact, d’écoute et d’accompagnement personnalisé, où chaque échange humain enrichit l’apprentissage.
Qu’est ce qui te nourrit dans la vie ?
La passion et l’innovation. Je suis devenu CFI parce que j’avais besoin d’indépendance mais aussi animé par la passion de transmettre et d’innover, pour accompagner chaque apprenant vers la maîtrise concrète de ses compétences. C’est toujours ce qui m’anime trente ans après avoir créé mon activité.